Augmentation mammaire
L’augmentation mammaire a pour but d’augmenter le volume de la poitrine. Cela est possible soit par la mise en place de prothèses mammaires, soit dans certains cas par l’autogreffe de graisse prélevée sur la patiente elle-même. Le type d’intervention sera défini par l’examen clinique du chirurgien plasticien, les antécédents et le choix de la patiente.
A qui s’adresse l’augmentation mammaire ?
L’augmentation mammaire s’adresse aux patientes présentant une hypoplasie mammaire, c’est à dire un volume de seins insuffisamment développé́ par rapport à la morphologie de la patiente. Elle peut être la conséquence d’un développement insuffisant de la glande à la puberté́, ou apparaitre secondairement par perte du volume glandulaire (grossesse, allaitement, amaigrissement, perturbations hormonales…).
Le manque de volume peut aussi être associé à une ptôse (poitrine « tombante » ).
Augmentation mammaire par prothèse
Déroulement de l’intervention
L’intervention se déroule généralement en chirurgie ambulatoire (la patiente entre à la clinique le matin et rentre chez elle dans l’après-midi), sous anesthésie générale et dure entre 1h et 1h30. Les douleurs post-opératoires immédiates sont modérées car une injection locale d’anesthésiant est pratiquée par le chirurgien pendant l’intervention.
En post-opératoire les pansements sont à refaire tous les 2 jours pendant 10 à 15 jours. Un soutien-gorge de contention est à porter pendant 2 mois (1er mois jour et nuit, et 2ème mois que le jour). La durée d’arrêt de travail est d’au moins une semaine. La durée d’arrêt de sport est d’un à deux mois selon le sport.
Cicatrices
Il existe trois voies d’abord pour mettre en place des prothèses mammaires. Chacune présente ses avantages et inconvénients. Le rôle du chirurgien est de conseiller la patiente sur la cicatrice la plus adaptée à sa morphologie, tout en prenant en compte ses souhaits.
- Voie sous-mammaire : la cicatrice est située sous le sein, cachée dans le sillon sous-mammaire.
- Voie hémi-aréolaire inférieure : la cicatrice est située au niveau du bord inférieur de l’aréole à condition que son diamètre soit supérieur ou égal à 3,5 cm.
- Voie axillaire : la cicatrice est située dans l’aisselle.
En cas de ptose mammaire associée (seins tombants), l’augmentation mammaire par prothèses peut suffire à corriger une ptose minime. Si la ptose est importante, on associe la pose des prothèses à un « lifting » de la poitrine (mastopexie). Les cicatrices sont alors différentes (cf chapitre Ptose mammaire).
Choix des prothèses
Il existe deux types d’implants mammaires siliconés : les implants ronds et les implants anatomiques.
- Les prothèses mammaires rondes donnent des résultats naturels grâce aux nouveaux gels souples et aux différentes projections proposées (profil de la prothèse plus ou moins bombé). L’avantage de ce type d’implant est l’absence de risque de rotation. Le résultat peut parfois paraître moins naturel (décolleté plus « pigeonnant ») en cas de projection de l’implant très élevée et de faible volume du sein à la base.
Le choix de la prothèse sera déterminé en consultation après un examen clinique minutieux (base du sein, hauteur du thorax, épaisseur de la peau, de la glande, de la graisse, du muscle pectoral), l’écoute attentive des désirs de la patiente, et les essais de prothèses de simulation. En effet il est important de prendre le temps d’essayer les différentes tailles d’implants mammaires devant un miroir afin de se faire une idée du volume et de la forme que l’on souhaite. Votre chirurgien sera là pour vous conseiller. - Les prothèses mammaires anatomiques ont l’avantage de donner un résultat très naturel.
Néanmoins il est très important de savoir que l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des Produits de Santé) a récemment retiré du marché les prothèses macro-texturées, or les prothèses anatomiques sont pour la plupart macro-texturées (cette enveloppe granuleuse leur permettait de mieux s’accrocher à la paroi thoracique et de ne pas tourner).
En effet, l’ANSM considère que la texturation de certains implants macrotexturés ainsi que celle des implants en polyuréthane constitue un facteur de risque dans l’apparition de lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés aux implants mammaires (LAGC-AIM). L’ANSM a pris cette décision, par mesure de précaution le 5 avril 2019. Compte tenu de la rareté de ce risque, l’ANSM ne recommande pas d’explantation préventive pour les femmes porteuses de ces implants. L’ANSM met en place le numéro vert 0.800.71.02.35 pour répondre aux interrogations des patientes. Celles-ci sont également invitées à consulter un professionnel de santé en cas de questions complémentaires.Vous trouverez plus d’informations en cliquant ici.
Composition des prothèses
La plupart des implants mammaires sont constitués d’une enveloppe de silicone dont la surface externe peut être lisse ou microtexturée, et d’un produit de remplissage (sérum physiologique, silicone ou hydrogel). L’enveloppe, une fois remplie, est scellée par une pastille d’occlusion.
Les implants mammaires en sérum physiologique (eau salée, inerte dans l’organisme) ne sont quasiment plus utilisés aujourd’hui, sauf dans de rares cas particuliers ou lorsque les patientes l’exigent. De 1994 à 2001, le silicone a été interdit en France (devant la crainte de maladies auto-immunes, aujourd’hui totalement réfutée) et seules ces prothèses en sérum physiologique étaient autorisées. Depuis 2001, rares sont les chirurgiens esthétiques à les utiliser encore (moins de 5%). En pratique le Dr Lefèvre n’utilise pas ces implants en sérum (sauf cas exceptionnels).
Les prothèses mammaires préremplies de gel de silicone cohésif concernent aujourd’hui l’immense majorité des patientes. La palpation des prothèses en gel de silicone offre un effet naturel et agréable au toucher. Le gel de silicone de contre-indique pas la grossesse ou l’allaitement ultérieur. La durée de vie de ces implants mammaires est supérieure à celle des implants en sérum physiologique.
Où sont positionnées les prothèses ?
Le sein est composé de la superficie vers la profondeur :
- de la peau
- de graisse
- de glande
- du muscle grand pectoral
- du muscle petit pectoral
- des côtes qui forment le grill thoracique
L’implant mammaire peut être posé dans 3 plans différents :
- situation prémusculaire (dite aussi rétroglandulaire) c’est à dire devant le muscle grand pectoral
- situation rétromusculaire c’est à dire derrière le muscle grand pectoral
- en dual plan ou technique biplan c’est à dire à la fois derrière le muscle et devant le muscle
La position prémusculaire
Avantages :
- intervention moins douloureuse
- moins de risque de déplacement de la prothèse mammaire
- aspect naturel si le sein présente déjà un volume modéré
- absence de modification de la forme du sein à la contraction des muscles pectoraux
Inconvénients :
- aspect peu naturel du décolleté si prothèse ronde car la prothèse est directement sous la peau et la glande : risque d’aspect trop rond du sein
- contours de la prothèse parfois perceptibles au toucher
parfois présence de plis cutanés visibles - Ptose du sein avec le temps (la prothèse distend la peau)
La position rétromusculaire
Avantages :
- Aspect plus naturel (notamment du décolleté), surtout si volume du sein petit
- implant peu perceptible au toucher car situé plus profond et caché derrière le muscle
- moins de plis visibles
- moins de ptose avec le temps (prothèse retenue par le muscle)
Inconvénients :
- douleurs plus importantes en post-opératoire
- risque de déplacement de la prothèse les premières semaines (contractions du muscle faisant remonter la prothèse vers le haut)
- déformation de l’implant sous l’effet des contractions du muscle, surtout chez patientes sportives
- risque de ptose du sein sur la prothèse qui ne bouge pas avec les années (sein tombant par-dessus la prothèse).
La technique du Dual Plan
Technique récente qui associe à la fois la position rétromusculaire (partie haute de la prothèse cachée derrière le muscle) et la position prémusculaire (partie basse de la prothèse est cachée derrière la glande mammaire).
Le dual plan combine les avantages des 2 techniques précédentes et élimine une grande partie des inconvénients.
Les résultats sont naturels et l’évolution de la forme de la poitrine avec les années semble meilleure.
Avantages du Dual Plan :
- suites moins douloureuses qu’en rétromusculaire
- prothèse cachée derrière le muscle dans la partie haute donc aspect plus naturel du décolleté
- pas de chute de l’implant vers le bas avec le temps comme dans la voie prémusculaire car la prothèse est maintenue en haut par le muscle.
- contours de l’implant moins palpables et moins de plis visibles
- moins de déformation de l’implant mammaire lors de la contraction du muscle pectoral
L’intervention peut-elle être remboursée par la sécurité sociale ?
Dans certains cas l’augmentation mammaire peut être prise en charge par la sécurité sociale : il s’agit de cas particuliers d’agénésie de la glande mammaire (absence totale) ou de malformation de la glande mammaire. Dans ces cas précis le chirurgien établit une demande d’entente préalable auprès du médecin conseil de la sécurité sociale. Ce dernier convoque ensuite la patiente afin de l’examiner et d’accorder la prise en charge.
Il restera néamnoins une part de dépassements d’honoraires pour le chirurgien.
Que faire avant l’intervention ?
Deux consultations de chirurgie esthétique espacées d’un délai de réflexion d’au moins 15 jours sont obligatoires. Il est important de bien réfléchir avant de programmer une intervention chirurgicale, et vous devez vous sentir en confiance avec votre chirurgien.
Des photographies préopératoires seront réalisées en consultation.
Un soutien-gorge de contention sans armature, en tissu élastique et s’ouvrant par devant, est prescrit et pourra être réalisé sur mesure au cabinet. Vous devrez l’apporter lors de votre hospitalisation.
Prévoyez une période d’indisponibilité professionnelle d’une semaine environ après l’intervention, car aucun arrêt de travail ne pourra vous être prescrit.
Une consultation d’anesthésie aura lieu au plus tard 48 heures avant l’intervention.
L’arrêt du tabac est vivement recommandé, au moins un mois avant et un mois après l’intervention (le tabac est à l’origine de troubles cicatriciels et de nécrose cutanée).
Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 5 jours précédant l’intervention. On vous demandera de rester à jeun (pas d’aliments ni de boisson ni de tabac ni de chewing-gum) six heures avant l’intervention.
Imperfections de résultat
Sans être une véritable complication, les imperfections de résultat sont fréquentes. Il faut savoir que les prothèses mammaires ont un effet de “loupes” posées sur les seins: une petite asymétrie de position des aréoles, de hauteur du sein ou du volume mammaire aura tendance à paraître plus important avec des prothèses mammaires. Néanmoins, comparé à la satisfaction obtenue par l’augmentation de volume, ces petites imperfections passent dans la plupart des cas inaperçues.
Complications
Une augmentation mammaire par prothèses, bien que réalisée à visée esthétique, n’en reste pas moins une intervention chirurgicale impliquant des risques.
Il convient de distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.
En ce qui concerne l’anesthésie, le médecin anesthésiste informera lui-même la patiente des risques. L’anesthésie, quelle qu’elle soit, induit dans l’organisme des réactions parfois imprévisibles. Toutefois, les risques encourus sont statistiquement très faibles.
Complications inhérentes au geste chirurgical mammaire :
La très grande majorité des augmentations mammaires réalisées dans les règles se passe sans aucun problème, les suites opératoires sont simples et les patientes sont pleinement satisfaites de leur résultat. Mais parfois des complications peuvent survenir au décours de l’intervention, certaines inhérentes au geste chirurgical mammaire et d’autre spécifiquement liées aux implants :
Complications liées au geste chirurgical mammaire :
- Epanchements, infection – hématome :
L’hématome : C’est l’accumulation de sang autour de la prothèse. C’est une complication précoce pouvant survenir au cours des premières heures. S’il est important, une reprise au bloc opératoire est alors préférable afin d’évacuer le sang et de stopper le saignement à son origine.
L’épanchement séreux : une accumulation de liquide lymphatique autour de la prothèse est un phénomène assez fréquent, souvent associé à un œdème important. Il se traduit simplement par une augmentation transitoire du volume mammaire. Il disparaît spontanément et progressivement.
L’infection : rare après ce type de chirurgie. Elle peut ne pas être résolue par le seul traitement antibiotique et impose alors une reprise chirurgicale pour drainage et ablation de l’implant pendant quelques mois (temps nécessaire avant de pouvoir remettre en place une nouvelle prothèse sans risque). On peut par ailleurs citer trois autres formes particulières d’infection :
- L’ infection tardive « à bas bruit » : il s’agit d’une infection avec peu de symptômes et sans traduction évidente à l’examen, qui peut survenir parfois plusieurs années après l’implantation
- Le microabcès : plus fréquents, ils se développent sur un point de suture et se résorbent rapidement après ablation du fil incriminé et soins locaux
- Le choc toxique staphylococcique : de rarissimes cas de ce syndrome infectieux généralisé brutal ont été rapportés
- Nécrose cutanée
Elle est consécutive à un manque d’oxygénation tissulaire dû à une insuffisance d’apport sanguin localisé, qui peut être favorisé par une tension excessive, un hématome, une infection ou un tabagisme important chez la patiente. Il s’agit d’une complication très rare mais redoutée car, à l’extrême, elle peut localement mettre à nu la prothèse, notamment par une désunion des sutures. Une reprise chirurgicale s’impose souvent, avec parfois la nécessité de retirer provisoirement l’implant.
- Anomalies de cicatrisation
Le processus de cicatrisation mettant en jeu des phénomènes assez aléatoires, il arrive parfois que les cicatrices ne soient pas, à terme, aussi discrètes qu’escompté, pouvant alors prendre des aspects très variables : élargies, rétractiles, adhérentes, hyper ou hypopigmentées, hypertrophiques (boursouflées), voire exceptionnellement chéloïdes.
- Altération de la sensibilité
Elles sont fréquentes les premiers mois mais finissent la plupart du temps par régresser. Rarement toutefois, un certain degré de dysesthésie (diminution ou exagération de la sensibilité au toucher) peut persister, en particulier au niveau de l’aréole et du mamelon.
- Galactorrhée/épanchements lactés Il a été rapporté de très rares cas de stimulation hormonale postopératoire inexpliquée, se traduisant par une sécrétion de lait (« galactorrhée ») avec parfois une collection du liquide autour de la prothèse.
- Pneumothorax
Très rare, il bénéficiera d’un traitement spécifique.
Risques spécifiquement liés aux implants
- Formation de « plis » ou aspect de « vagues »
Les implants étant souples, il est possible que leur enveloppe se plisse et que ces plis soient perceptibles au toucher, voire même visibles sous la peau dans certaines positions, donnant alors un aspect de vagues. Ce phénomène survient le plus souvent chez des patientes minces, et peut être traité par une intervention de lipomodelage qui consiste à apposer une fine couche de graisse sous la peau du sein afin de cacher l’implant.
- « Coques »
La réaction physiologique, normale et constante de l’organisme humain en présence d’un corps étranger, est de l’isoler des tissus environnants en constituant une membrane hermétique qui va entourer l’implant et qu’on appelle « capsule périprothétique ». Normalement, cette membrane est fine, souple et imperceptible, mais il arrive que la réaction s’amplifie et que la capsule s’épaississe, devienne fibreuse et se rétracte en comprimant l’implant, prenant alors le nom de « coque ». Selon l’intensité du phénomène, il peut en résulter : un simple raffermissement du sein, une constriction parfois gênante, voire une déformation visible de la prothèse aboutissant à l’extrême à une sphère dure, douloureuse, plus ou moins excentrée. Cette fibrose rétractile est parfois secondaire à un hématome ou une infection, mais la plupart du temps sa survenue reste imprévisible, résultant de réactions organiques aléatoires. De gros progrès ont été réalisés ces dernières années en matière de techniques chirurgicales, mais surtout de conception et de constitution des implants, aboutissant à une diminution très sensible du taux de coques et de leur intensité. Le cas échéant, une réintervention peut corriger une telle contracture par section de la capsule (« capsulotomie »).
- Rupture
Les implants ne peuvent être considérés comme définitifs. Une perte d’étanchéité de l’enveloppe peut survenir avec le temps. Il peut s’agir d’une simple porosité, d’ouvertures punctiformes, de microfissurations, voire de véritables brèches. Cela peut être, rarement, la conséquence d’un choc violent, ou beaucoup plus souvent le résultat d’une usure progressive de la paroi due à l’ancienneté.
Dans tous les cas, le produit de remplissage de la prothèse peut en sortir, avec des conséquences différentes selon la nature de ce contenu : avec le sérum physiologique la prothèse se dégonfle totalement; avec le gel de silicone (non résorbable), celui-ci va rester contenu au sein de la capsule qui isole la prothèse. Cela peut alors favoriser l’apparition d’une coque, mais peut aussi rester sans conséquence et passer inaperçu. Dans de très rares cas on peut toutefois assister à une pénétration progressive du gel dans les tissus environnants.
La rupture prothétique impose, le plus souvent, une intervention visant à changer les implants.
- Malposition, déplacement
Un mauvais positionnement, ou le déplacement secondaire des implants, peut modifier la forme de la poitrine justifiant parfois une correction chirurgicale.
- Rotation
Ce risque est rare et n’est présent qu’avec des prothèses anatomiques. Il peut affecter le résultat esthétique et nécessiter une réintervention chirurgicale afin de repositionner la prothèse ou de la changer.
- Déformation de la paroi thoracique
Dans de rares cas, des prothèses avec coques fibreuses, laissées longtemps en place, peuvent «s’imprimer» dans les tissus, laissant lors de leur ablation une déformation de la paroi thoracique délicate à corriger.
- Sérome tardif péri-prothétique
Dans de très rares cas peut survenir, autour de la prothèse, un épanchement tardif qui peut nécessiter une ponction guidée par échographie.
- Lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires
L’ANSM considère que la texturation de certains implants macrotexturés et celle des implants en polyuréthane constitue un facteur de risque dans l’apparition de lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés aux implants mammaires (LAGC-AIM).
L’ANSM a pris la décision de retirer ces implants du marché par mesure de précaution le 5 avril 2019. Compte tenu de la rareté de ce risque, l’ANSM ne recommande pas d’explantation préventive pour les femmes porteuses de ces implants. L’ANSM met en place le numéro vert 0.800.71.02.35 pour répondre aux interrogations des patientes. Celles-ci sont également invitées à consulter un professionnel de santé en cas de questions complémentaires.
Vous trouverez plus d’informations en cliquant ici
Peut-on tomber enceinte et allaiter après une augmentation mammaire ?
Après la mise en place de prothèses mammaires, une grossesse est envisageable sans aucun danger, ni pour la patiente ni pour l’enfant.En ce qui concerne l’allaitement, il n’est pas non plus dangereux et reste possible dans la plupart des cas.
Prothèses et maladies auto-immunes
Les très nombreux travaux scientifiques internationaux réalisés à grande échelle sur ce sujet ont unanimement apporté la preuve qu’il n’y a pas plus de risque de survenue de ce type de maladies rares chez les patientes porteuses d’implants (en particulier en silicone) que dans la population féminine générale.
Prothèses et cancer du sein
Dans l’état actuel des connaissances, on peut affirmer que l’implantation de prothèses mammaires, y compris en silicone, n’augmente pas le risque de survenue d’un cancer du sein. Cependant, dans le cadre du dépistage du cancer après implantation, l’examen clinique et la palpation peuvent être perturbés surtout en cas de coque périprothétique ou de siliconome. De même, la présence des implants peut gêner la réalisation et l’interprétation des mammographies de dépistage à faire régulièrement. Il faut donc systématiquement préciser que vous êtes porteuses d’implants mammaires. Ainsi, certaines techniques radiologiques spécialisées (incidences particulières, images numérisées, échographie, IRM, etc.) pourront être utilisées en fonction des cas. Par ailleurs, en cas de doute diagnostique sur un cancer du sein, il faut savoir que la présence de prothèses peut requérir une exploration plus invasive pour obtenir une certitude diagnostique.
Durée de vie des prothèses mammaires
Même si on peut voir certaines patientes conserver leurs implants plusieurs décennies sans modification majeure, il ne faut pas considérer la mise en place de prothèses mammaires comme quelque chose de définitif. Ainsi, une patiente porteuse d’implants peut s’attendre à devoir un jour remplacer ses prothèses afin que l’effet bénéfique soit maintenu. Les implants, quels qu’ils soient, ont une espérance de vie incertaine qu’il est impossible d’estimer précisément puisqu’elle dépend de phénomènes d’usure de rapidité variable. La durée de vie des implants ne peut donc en aucun cas être garantie. Il faut noter toutefois que les implants de nouvelle génération ont fait de gros progrès en terme de résistance et de fiabilité. A partir de la dixième année, il faudra se poser la question du changement de prothèses si une modification de consistance apparaît.
Y a-t-il une surveillance particulière des prothèses mammaires ?
Il est essentiel de se soumettre aux visites de contrôle prévues par votre chirurgien dans les semaines puis les mois qui suivent l’implantation. Ultérieurement, la présence des implants ne soustrait pas à la surveillance médicale habituelle (suivi gynécologique et dépistage du cancer du sein), même si elle ne nécessite pas de faire réaliser des examens en plus de ceux liés à cette surveillance. Il est pour autant indispensable de spécifier aux différents médecins intervenant que vous êtes porteuse de prothèses mammaires. Une consultation de surveillance, spécifique aux implants, auprès de votre chirurgien plasticien est conseillée tous les deux à trois ans, mais, en dehors de ce suivi, il est surtout fondamental de venir consulter dès qu’une modification d’un ou des deux seins est détectée ou après un traumatisme violent.
A propos des prothèses PIP
Poly Implant Prothèse (PIP) était une entreprise fondée dans les années 90 par Jean-Claude Mas dans le sud de la France, fabriquant depuis les années 2000 des prothèses mammaires. La société fut liquidée en 2010. L’entreprise au moment de sa gloire occupait la 3ème place mondiale en matière de production de prothèses mammaires. Elle exportait 80% de sa production hors de la France (notamment dans des pays en voie de développement comme en Amérique du Sud ou Europe de l’Est). 300 000 femmes se seraient fait poser des prothèses PIP. Les premières plaintes de patientes et de chirurgiens datent de 2005 et commencent à se faire régulières à partir de 2008. Il faudra attendre 2010 pour que l’Afssaps tire la sonnette d’alarme et que Jean-Claude Mas soit convoqué devant les tribunaux.
En 2013 il est condamné à 4 ans de prison ferme et 75 000 euros d’amende pour escroquerie et tromperie aggravée ainsi que l’interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle en lien avec le monde sanitaire. Début 2014, 30 000 implants ont déjà été retirés avec au total un risque de défaillance estimé à 25% et plus de 2000 plaintes déposées en France. La défaillance des implants était due à la présence à l’intérieur de certaines prothèses mammaires d’un gel de silicone artisanal non conforme aux normes sanitaires traditionnelles et strictement interdit en tant que dispositif médical. Ce gel était introduit à l’intérieur des implants de manière dissimulée, vraisemblablement pour des raisons financières (le gel artisanal étant moins cher). Ce gel artisanal présent dans certains implants PIP (mais pas tous) provoquait une dégradation progressive de l’enveloppe de la prothèse, conduisant à sa rupture. Il était introduit frauduleusement à l’intérieur des implants de façon aléatoire.
Une fraude à la certification auprès des organismes de marquage CE a clairement été établie, les données étant masquées et falsifiées par PIP. Les prothèses semblaient aux normes car marquées CE et le prix de vente des implants PIP était paradoxalement identique voire même plus cher que les autres marques d’implants mammaires.
Le principal risque des prothèses PIP vient de la possibilité de rupture de l’enveloppe de silicone, ce qui entraîne la libération dans l’organisme du gel dont les ingrédients exacts ne sont pas clairement établis (variable d’une prothèse à l’autre). De la rupture asymptomatique au réactions inflammatoires plus graves, tout peut se voir. Des cas de cancers du sein suspects sur prothèse PIP (8 à 20 sur 1200 environ) ont été décrits même s’il est difficile de relier directement le gel PIP étant donné la forte prévalence du cancer du sein dans la population générale (une femme sur 9).
L’Afssaps recommande actuellement que toute femme porteuse d’implant PIP bénéficie d’un examen clinique et radiologique, que toute suspicion de rupture ou de rupture avérée de l’implant mammaire soit prise en charge chirurgicalement et que l’explantation préventive (sans signe de rupture) soit discutée. L’assurance maladie couvre l’ensemble des frais (retrait et repose des prothèses) dans les cas de chirurgie reconstructrice initiale (reconstruction du sein après cancer, etc.) et les frais de retrait des prothèses dans le cadre de la chirurgie esthétique (augmentation mammaire à visée esthétique). La pose de nouvelles prothèses est par contre dans ce cas à la charge de la patiente.
Fiche pratique
- Anesthésie : générale
- Hospitalisation : 1 nuit
- Durée de l’intervention : 1h-1h30
- Douleurs : 48h puis gêne pendant un mois
- Oedème (gonflement) : environ 1 semaine
- Durée des pansements : 10 jours
- Soutien-gorge de contention : 1 mois
- Arrêt des activités sportive : 1 mois
- Arrêt de travail nécessaire : 1 semaine
Avant / Après
1. Prothèses mammaire rétro-musculaires cicatrices sous-mammaires
2. Prothèses mammaires dual plane
3. Prothèses mammaires dual plane
4. Prothèses mammaires dual plane